Racine " ALIS " : Source , eau(x) ...

 

 

Le nom Alise-Ste-Reine est-il issu d'Alésia ou d'Alisia ?

 

Autrement dit, le nom vient-il de la roche ou de l'eau ?

 

Le nom d'Alise est en réalité très certainement issu d'Alisia dont la racine implique la présence d’une source minérale, source attestée à Alise-Ste-Reine même, centre de nombreux pèlerinages durant des siècles et exploitée aussi par la médecine.

 

Alise fut donc célèbre pour sa source pendant des siècles, mais dans l'antiquité c'est à plusieurs sources (curatives) qu'elle devait sa réputation !

 

Citations :

 

Au demeurant, Alise, à cette époque, était célèbre pour ses eaux guérisseuses, dont la réputation remonte sans aucun doute à l'époque celtique, comme c'est souvent le cas en Gaule.

De grands personnages, la princesse de Conti, l’ancien roi de Pologne, notamment s’y rendaient en pèlerinage et « prenaient les eaux «. Un hospice fût crée en 1659 pour abriter les malades et il s’établit un florissant commerce d’» eau d’Alise «, qui dura jusqu’au début du XXe siècle, grâce à son transport par les bateliers de la Seine.

La reine Anne d’Autriche elle même en usait et s’en trouvait bien.

 

(M.Reddé : L’archéologie face à l’imaginaire, p 73)

 

 

Un autre très grand lieu de culte, voué à une divinité Gauloise, Moritasgus, existe à l’Est de l’oppidum, prés de la croix saint Charles, en contrebas d’une des sources « curatives « d'Alise. Le sanctuaire de ce moritasgus, plus tard assimilé à Apollon, pour ses vertus de guérisseur, est aujourd’hui invisible sous les pâtures. Il comprenait plusieurs chapelles, dont un temple hexagonal, un bassin en bois pour collecter les eaux, des thermes pour les curistes avec une association de bâtiments qu’on retrouve ailleurs dans la Gaule Romaine.

De nombreux ex-voto laissés par les pélerins en remerciements de leur guérison, témoignent de la fréquentation d’un lieu dont les niveaux Gaulois, bien attestés et touchés par les fouilles anciennes, n’ont pourtant guère été étudiés comme il conviendrait.

 

(M.Reddé : L’archéologie face à l’imaginaire, p 129/130)

(voir aussi description compléte dans " Alésia archéologie et histoire" de Joël Le Gall, 1963, p. 139 et suivantes)

 

 

A Alise-Ste-Reine ont été découvertes plusieurs dédicaces à un dieu Moritasgus
(on peut les voir au musée local).
La première partie du nom se relie certainement à l'eau (Toutain, 1920, 202-203 ; Lebel, 1956, 223-224, 291 et 294 ; Le Roux, 1959, 223) ; c'est celle que l'on retrouve dans l'appellation des Are-morici et de l'Are-Morica gardée dans notre ARMORIQUE ; et aussi dans le nom du peuple des MORINS (Morini, les "Maritimes"), jadis installés sur les Côtes de la manche.
Le radical mori a pu désigner en gaulois la " mer " ; mais peut-être également toute eau courante ou stagnante (pour Paul Lebel, le radical mor serait à l'origine du nom du petit-Morin et du grand-Morin, qui coulent dans des vallées marécageuses, 1956, 223-224).
Deux des dédicaces au Deo Apollo Moritasgo ont été découvertes sur le site d'un sanctuaire de source, à l'extrémité est de l'oppidum (Espérandieu, IX, 1925, 312-314 et 317-319 ; Le Gall, 1990, 146-160).
Le patronage d'Apollon montre qu'on avait affaire à une divinité guérisseuse, liée au culte de l'eau, ce que confirment les installations de captage, l'existence d'un bassin bordé en bois et de piscines, ainsi que les nombreux ex-voto de guérison recueillis sur le site (Grenier, 1960, 655-663 ; Deys, 1961, 12-16 ; et 1967, 234-234 ; Bourgeois, 1992, 221-224)

 

(Jacques Lacroix, Les noms d'origine gauloise , la Gaule des dieux, p 97)

 

 

 

Au centre du village sourd la fontaine Sainte-Reine, qu'abrite un édifice en forme de chapelle du XVe siècle.

Autrefois son rayonnement dépassait non seulement la Bourgogne, mais même la France et les malades venaient par milliers demander à Sainte-Reine la guérison de leurs maux, en buvant ses eaux et en s'y baignant.

Lors de travaux d'aménagements de la source en 1898, on découvrit en effet la statue d'une déesse païenne dont la vierge chrétienne a été l'héritière.

 

(Joël Le Gall, Alésia archéologie et histoire, 1963)

 

 

Le tombeau de la sainte n'est pas la seule chose qui attire a Sainte-Reine ; il y a aussi une fontaine célèbre, dont les eaux paraissent contenir quelque sel purgatif : on leur attribue des effets miraculeux pour la guérison des dartres ; aussi entretient-on un hôpital dans ce village, qui est habité par des baigneurs pendant un certain temps de l'année.                        

 

( Magasin encyclopédique ou journal des sciences, des lettres et des arts)
Rédigé par A. L. MILLIN. Janvier 1807.
Membre de I'institut et de la Légion d'honneur, Conservateur
des Antiquités de la Bibliothèque Impériale, Professeur d'Archéologie)

 

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Sur une estampe du XVIIème siècle réalisée par Sylvestre Israel (dessinateur, graveur), le village d'Alise-Sainte-Reine apparaît sur une colline entourée de sources et d'arbres.

 

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Au début du XXe siècle Camille Jullian  s'était intéressé à l'étymologie du nom d'Alésia, et il en avait tiré une conclusion d'ordre hydronymique, en effet il pensait que ce terme préceltique venait de Al+Is : "Alise a pris le nom de la source".

Il avait donc tiré cette conclusion après avoir étudié l'environnement du site d'Alise, pour lui il ne faisait donc pas de doute que le toponyme Alise venait de l'eau.

On sait maintenant avec une quasi certitude que le toponyme Alésia est un terme oronymique, mais en ce qui concerne Alisia et sa valeur hydronymique, la démonstration de Camille Jullian, il y a maintenant un siècle, était déjà pertinente.

C.Jullian,Le nom d'Alésia dans pro Alésia 1, 1907-1908, pp 241-242.
C.Jullian, notes gallo-romaines Alésia dans rev des études anciennes, 1901, p. 140.

 

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Voir aussi E.Negre sur la racine "Alis" désignant la source (toponymie générale de la France) cité par G.Taverdet dans  Noms de lieux de Bourgogne.

E.Negre encore :  Alisia qui a dû désigner d'abord la source. L'hydronyme Alzonne en France dans Festschrift für Johannes hubschmid zum 65. Geburistag p 627 1982.

 

Voir également G.Taverdetles noms de lieux du Doubs sur le nom des rivières en Amance dérivées de Alis-mantia (eaux -blanchâtres ou boueuses).

G.Taverdet encore dans Noms de lieux de la Franche-Comté, p.124-125.

Nom cité aussi par P.Lebel : Principes et méthodes d'hydronymie Française, p. 207-209 et 306, 1956.

 

Sur ce thème il faut aussi noter l'opinion de Marianne Mulon :

 

Sur l'origine du nom d'Alésia, deux thèses raisonnables ont été proposées ; ce toponyme antique, inexplicable par la langue latine, a été considéré, soit comme un terme préceltique, à valeur hydronymique, soit comme un terme celtique, à valeur oronymique...

 

M.Mulon : Toponymie dans  Alésia A.Berthier. A.Wartelle? 1990.

 

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En l'état les recherches sur les étymologies des noms celtiques ou préceltiques posent plus de questions qu'elles n'en résolvent, malgré tout on peut identifier à priori 3 grandes pistes concernant l'étymon "Alis" :

 

1) l'étymon à l'origine du nom Alésia (déjà développé en page accueil) dont on a vu qu'il était plus qu'improbable qu'il ait donné Alisiia.

 

2) l'étymon celtique Alisa (ou Alisia) désignant l'alisier.

 

3) un étymon mixte : racine hydronymique préceltique Al et celtique Isa (qui aurait donné Isara suivant les dernières recherches : Isère, Oise...), tous deux désignant l'eau, la rivière.

 

Concernant l'étymon n°2, il serait à l'origine de l'hydronyme Alisina (en 644) qui aurait donné son nom à un affluent de la Semois (Belgique), actuellement les Aleines.

 

Concernant l'étymon n° 3 qui nous concerne plus particulièrement, les exemples abondent mais il convient de rester prudent en isolant quelques exemples parlants :

 

L'Alize affluent de la Meuse (NB)

L'Alisuntia en 763 devenu l'Alzette (Belgique, affluent de la Sûre)

Peut-être aussi l'Auzon (Alsona en 963) de Alis-ona

Il existe un très intéressant lieu-dit dans le département de la Drôme qui se nomme

Font-Alis, l'association Font (du latin fons) et Alis serait à étudier.

Dans le même ordre d'idée, non loin de la rivière " l'Alzon " (Lot),

il faut citer le hameau de " les Alis ".

 

En complément, voir aussi le chapitre : pour aller plus loin.

 

(NB) Alize affluent de la meuse

Il convient de remarquer comment s'appelait le village d'Alise au XVIIIe siècle , suivant le témoignage en 1784 du sieur Pierre Laureau et concernant les fouilles qu'il venait de faire sur l'oppidum :

 

...sur le mont auxois où était située lancienne ville d'Alize surquoi nous étant transportés sur la montagne dite le mont auxois ou mont d'Alize...

 

Outre le nom d'Alize qui est assez parlant, il est intéressant de constater qu'il n'est question ni d'Alésia, ni du mont d'Alésia...

Et alors même que tous les défenseurs d'Alésia=Alise font état d'une longue tradition qui identifierait le nom donné par César au mont auxois !

Tradition qui ne remonterait d'ailleurs réellement qu'à la renaissance...

 

 

Il est très dommage que la plupart des spécialistes en langue Gauloise et en étymologie° se contentent de reprendre sans esprit critique le fait qu'Alisiia vienne obligatoirement de " P-alis " alors qu'il est facile de constater dans les faits que l'étymon désignant la source est bien plus probant...

Considérant l'ensemble des interrogations qui subsistent sur l'emploi de la langue Gauloise, une démarche sérieuse imposerait de parler des autres étymologies, au moins à valeur égale !

 

° Il semble pourtant que les choses évoluent lentement, voir ci-après un article récent de Stéphane Gendron :

 

Le même problème se pose avec la célèbre Alésia, aujourd'hui Alise-ste-Reine. L'oppidum que Jules César assiégea en 52 avant J.-C., provient-il d'une racine préceltique *ales- désignant la montagne ?
D'une autre racine désignant la source, *alis ?
Il est vrai que le village possède une source minérale qui fut longtemps exploitée. On a découvert sur le site un sanctuaire de tradition gauloise comprenant un établissement de bain, un fanum et de nombreux ex-voto témoignent d'une fonction guérisseuse. La principale source jaillissait à côté du sanctuaire d'Apollon, à l'est de la ville.
Mais là encore, cela ne suffit pas pour trancher.

 

L'archéologue, n° 108, juin-juillet 2010, les noms de la forteresse en Gaule, pp 65-66.

 

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Pour aller plus loin :

 

ELISE DAUCOURT

 

"A ce propos il serait intéressant d’étudier la situation du village d’ Elise-Daucourt dans la Marne (y a t'il une falaise ?), site géographiquement proche et qui portait encore le nom dAlisia au XIIe siècle (Alisia 1130),"

 

Non seulement il n'y a pas de falaise à Elise-Daucourt mais il est remarquable de constater concernant son environnement proche, que le village est entouré de 3 cours d'eau importants dont les noms ont tous la particularité de commencer par la voyelle A.

 

Il s'agit de l'Auve, de l'Ante et de l'Aisne.

 

Il y a donc très clairement une incidence forte et une relation évidente entre l'environnement riche en eau du site et l'origine du nom Alisia.

 

AUXOIS

 

La région autour d’Alise a donc pris le nom d’Auxois.

On a pu constater que la relation avec l’eau était forte, mais existe t-il d’autres exemples en France pour accréditer ces constatations ?

 

De fait, inutile d’aller bien loin pour trouver des parallèles avec l’Auxois, dans la même région à l’Est comme à l’Ouest, se trouvent deux petits pays présentant les mêmes caractéristiques :

 

1) Le petit pays de l'Azois est de même étymologie que l'auxois (in pago alisiense, J.Lacroix), il ne comporte pourtant pas de falaises ou hauteurs rocheuses.

 

Cet endroit entre la Haute-Marne et l'Aube, présente sur quelques km autour du village de Villars en Azois (Villers en Ausso , 1222) de très nombreux toponymes en relation avec l'eau et plus particulièrement les fontaines et les sources :

 

 On peut citer :

 

Le bois de la fontaine

 

La fontaine de saint-Bernard (La légende veut que c’est près de cette fontaine qu’en 1114, saint Bernard fonda son monastère qu’il reporta plus tard à l’emplacement qu’il occupe actuellement.)


Les villages de :

 

Riel-les-eaux (Riel vient de rivus)

Fontaine

Fontette

La fontaine-st-Bernard

Cirfontaine-en-Azois

Préfontaine

Sexfontaines

Fontarce° (fontarcii locus, 1135 ; fontem arce, 1180)

 

*Village à proximité immédiate de la source de la rivière l'Arce.

D'après E.Negre (toponymie générale de la France), le nom de l'Arce pourrait provenir d'une racine préceltique, *al(i)sa dont le i devant s serait passé à r (comme pour arzon ou arçon), mais l’auteur identifie des dizaines de noms de rivières issus de cette racine, cette constatation est donc citée pour mémoire.

 

 

2) Au nord-Ouest du Morvan, dans la Nièvre, se trouve sur quelques km carrés, un autre petit pays très humide :

 On trouve l’Auxois, petit village qui tire très vraisemblablement son nom de la rivière qui le traverse, l’Auxois.

 

Affluents de l’Auxois :


Ruisseau de la fontaine

Ruisseau de fonsegrois


Proche de la source de l’Auxois se situe le lieu-dit «les mouilles», du latin mollis qui signifie "mou", comme le verbe "mouiller" Il s’agit là de prairies très mouillées ou d’un endroit où l'eau affleure.

 

On trouve aussi le bois de goutte (gueutis , goutte) : terme usuel pour désigner une source ou un petit ruisseau. Il existe de nombreux lieux-dits formés sur 'goutte' en raison de l'hydrographie même du Haut- Morvan.

 

A proximité immédiate se trouve le bois de « les grandes mouilles »

 

Puis les villages de Neuffontaines, Fraifontaine et Fontenay-pres-Vezelay

 

Enfin plusieurs ruisseaux , dont :


Ruisseau de grande fontaine

Ruisseau de fontenelle

Ruisseau de la fontaine

 

A noter aussi la rivière l’Armance, de même racine que l’Arce, précédemment cité.

 

On le constate, ces trois pays présentent à chaque fois un environnement riche en sources.

Ces sources dans le cas d’Alise ont été sacralisées ; dans les autres cas, la présence des nombreux toponymes, atteste de l’importance de ces eaux dans le passé.

 

 

 

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L'eau sur le site d'Alise-Ste-Reine :

 

La présence de deux formations calcaires alternant avec des marnes détermine le fonctionnement hydrologique des plateaux de l'Auxois et l'existence de deux réseaux aquifères d'inégale importance.

L'eau qui s'infiltre dans les calcaires perméables est bloquée en profondeur par les écrans de marnes imperméables déterminant un niveau de sources.
La nappe supérieure sort au niveau des marnes à
O.acuminataen sommet de plateau : Elle détermine une ligne de sources à débit faible et irrégulier, variant de un à cinq entre l'étiage et les hautes eaux (source de la croix saint Charles).
Les sources qui sourdent légèrement plus bas dans le manteau d'éboulis au pied de falaise présentent des débits plus importants et plus réguliers .
Ces sources issues des falaises sont plus nombreuses sur les versants regardant le nord-ouest (source captée des Dartreux à Alise-Ste-Reine).
Les points d'eau sont fréquents sur le site d'Alésia, même s'ils ne présentent pas toujours de forts débits en été.

ALESIA : Fouilles et recherches Franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du mont-Auxois ( 1991-1997 ) sous la direction de M.Reddé et S.von Schnurbein.

 

Extraits : L'environnement du site d'Alésia. p 64 et 65.

 

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« Au fil de l'eau à Alise-Sainte-Reine »
Conférence du 06 Septembre 2009 par Jonathan Vidal

 

Les extraits ci-après sont issus de la synthèse rédigée et aimablement mise à disposition par feu Charles De Lorgeril. 

 

 

 

 

La conférence a commencé sous le petit appentis en toile qui jouxte le pavillon d'accueil. Les premiers propos du guide ont été de nous rappeler le régime de précipitation des pluies sur le secteur :

Il tombe sur le Mont-Auxois environ 850 mm d'eau par an, soit environ 824.000 m3 d'eau.
Le débit de l'Oze est de 5 m3 par seconde en hiver, et de 0,60 m3/s en été.
Le débit de l'Ozerain est environ la moitié de celui de l'Oze.

 

la disposition géologique des lieux, une sorte de mille-feuille géant de plusieurs couches horizontales, tantôt perméables, tantôt imperméables, en pente légère vers l'Est, recueillant puis canalisant les eaux de pluie :
Au final, il y a deux niveaux d'écoulement des eaux en « sources d'affleurement »... Le premier niveau, le plus élevé, immédiatement sous la couche de terre supérieure, et un second niveau, plus bas, mais donnant un débit plus important et plus régulier.


Mais... Comment cela avait-il pu se passer « en moment de crise », c'est à dire au moment du siège d'Alésia ? Le conférencier nous a indiqué que tout montrait (analyses « dendrologiques », c'est à dire de la vitesse de croissance des arbres, d'après leur écorce) que les conditions climatiques et météorologiques, même s'il y avait eu des variations au cours des deux milles dernières années (hivers plus rigoureux au Moyen-Âge...), étaient à peu près les mêmes à cette époque qu'aujourd'hui, et donc que, sous Vercingétorix, la pluviométrie locale et les débits de l'Oze et de l'Ozerain devaient être à peu près les mêmes...

 

Ensuite, le petit groupe s'en rendu sur le « belvédère », où une reconstitution succincte de la bataille du siège et de la bataille d'Alésia nous a été faite, et notamment le rappel des troupes en présence :

 

Du côté romain : 12 légions, soit environ 45.000 hommes, plus les archers, les cavaliers germains, les « valets » (environ 20.000 hommes...)
Du côté gaulois : les 80.000 guerriers de Vercingétorix, plus, au début du siège, les 15.000 cavaliers ( et chevaux ) , plus les Mandubiens ( 15.000 personnes ? ), plus... les nombreuses têtes de bétail mentionnées par César...

 

Puis, un rappel du déroulement des opérations, les tentatives de sortie des gaulois, le départ des cavaliers de Vercingétorix, et l'impitoyable encerclement de César...

Pour les ressources en eau, du côté romain, les choses étaient assez simples. Il y avait, dans l'armée de César, des « ingénieurs » chargés de détecter, reconnaître, et exploiter les sources, les " aqui lex " ( orthographe incertaine ), et, en plus, les romains avaient accès aux sources pérennes des environs, et aux rivières...

 

Du côté gaulois, l'approvisionnement en eau a du bien évidemment être plus difficile, et il a certainement du être nécessaire de le rationaliser, car les Gaulois n'avaient pas accès aux rivières (à cause de l'artillerie romaine), et César aurait détourné le cours de l'Ozerain. Il y avait sur le mont de nombreuses sources à disposition des Gaulois, mais de débits variables, au bas du niveau calcaire supérieur et au bas du deuxième niveau, aux pieds des falaises, dont le débit total est estimé à 170.000 litres d'eau par jour en été, mais il faut 40 à 60 litres d'eau par jour à un animal...


Nous arrivons ensuite à l'emplacement N° 19, où se situe un puit :

Là, le conférencier nous explique que, pour creuser un puit permettant d'aller chercher l'eau du premier niveau, il faut creuser sur au moins 20 mètres de profondeur, et que l'on trouve sur le Mont-Auxois une trentaine de puits creusés entre le premier et le troisième siècle...Il nous montre ensuite la photo d'un seau et d'un mécanisme de relevage, retrouvés, particulièrement bien conservés, au fond d'un puit, et nous précise qu'au musée d'Alise-Sainte-Reine, on trouve de très nombreux objets, dont certains prestigieux, trouvés en fouillant dans les puits du Mont-Auxois...

 

Nous sortons ensuite du site des fouilles, et la promenade du groupe se poursuit en prenant la petite route qui part tout droit vers le Pennevelle. Après une petite marche de quelques centaines de mètres, note guide nous arrête, nous indiquant que nous sommes arrivés à l'extrémité de la table calcaire supérieure, au pied de laquelle se trouve la zone de suintement (les fameuses « sources d'affleurement ») du premier niveau...

 Il nous indique qu'à cet endroit ont été retrouvés les restes de la construction d'un sanctuaire dédié à un Dieu guérisseur ( des yeux, compte tenu de petits « ex-voto » que l'on y aurait retrouvés...), appelé « Apollon Moritasgus ». L'eau était recueillie dans des tranchées en forme de Y, et dans le petit bois voisin il y a les restes de thermes romains, l'occupation de la ville s'étant prolongée jusqu'à la fin du IVème siècle...

 


Le conférencier nous entraîne ensuite de l’autre côté du chemin, et nous fait descendre dans le champs qui le borde, tout en nous racontant l’histoire de Sainte Reine, morte aux alentours du 3ème siècle, et dont le culte est revenu à Alise vers le 15ème siècle, entraînant, compte tenu de l’arrivée de pèlerins de plus en plus nombreux, la nécessité de la construction d’un hôpital…

Mais comment se passait son alimentation en eau ?

Il nous indique donc qu’en cet endroit avait été mise en place une importante galerie de captage de plus de 45 mètres de long, dont on a retrouvé des traces, alimentant l’hôpital en eau, avec un débit de 20.000 litres par jour… Notre conférencier, avec une petite truelle, creuse dans le lit de cette source, pour nous sortir un peu de sable humide…

Puis, cela devenant insuffisant, d’autres travaux ont été réalisés pour capter les eaux d’une nouvelle source, la source des Artray (débit : 220.000 litres/jour en hiver, 80.000 en été)…

Et nous arrivons enfin à l’étape suivante de cette visite, la source miraculeuse de Sainte Reine… La légende, apparue au XVème siècle, dit que cette source aurait surgi miraculeusement juste au moment où la future sainte aurait été décapitée… Son débit, objet de luttes incessantes entre les religieuses et l’hôpital, reste assez faible, mais a été capté, au XVIIIème siècle, par l’hôpital, grâce à un conduit que l’on voit passer juste devant...